On peut mettre tout, l'important est de savoir ce que l'on met.Klemp a écrit : C705
47µF/16V
On peut mettre ceux-ci .... : Nichicon-068-Series ES 47uf / 16v D(8 mm) x H(11.5 mm) dont la référence en Nichicon Muse est 72641
En réalité vous conseillez des condensateurs électrolytiques bi-polarisés, tels ceux de la séries SU de Panasonic.
http://be.farnell.com/panasonic/ece-a1c ... dp/2282265
Un tel condensateur est constitué de deux condensateurs électrolytiques montés en série. L'un dans un sens, l'autre dans l'autre sens. De cette façon, quel que soit le signe de la tension continue qui lui est appliquée, il y a toujours une moitié du condensateur qui se trouve correctement polarisée, qui bloque le courant continu. Quant à l'autre moitié, on fait semblant de ne pas voir qu'elle travaille mal, étant polarisée en inverse. Dans le cas de l'utilisation dans le Marantz 2230B, du fait que la tension DC est proche de zéro, elle-même superposée à un petit signal audio de quelques centaines de millivolts (au grand maximum), la tension ne cesse de fluctuer autour de la tension zéro. La tension étant toujours petite, on ne peut même pas dire que la moitié qui est polarisée en inverse se comporte comme un court-circuit franc. Poursuivant le raisonnement, on se dit qu'on a affaire à un composant passif qui fonctionne dans une sorte de classe AB, introduisant un flou conceptuel lors des passages par zéro. Le comble, non ?
La lecture de la fiche caractéristique est assez traumatisante. Le fabricant annonce jusqu'à 3µA de courant de fuite à la tension nominale (16 Volt, ici). On est dans le même ordre de grandeur que le courant de base du transistor bipolaire qui dessert l'entrée de l'ampli. C'est mal barré. La question est de savoir si ce courant de fuite a le défaut d'exister à faible tension. Eh bien, oui, et de façon plutôt vicieuse. Si l'on ne soumet jamais le condensateur à une tension franche, de l'ordre de 5 Volts, l'énergie est trop faible pour que la couche électrolytique se forme de façon complète et homogène. La fiche de caractéristiques stipule en toutes lettres que le courant de fuite maximum qui est spécifié, l'est après une période de stabilisation de 5 minutes, le temps que la couche électrolytique se forme entièrement. Avant ce délai, le condensateur se comporte mal, laissant passer un fort courant de fuite, qui fournit l'énergie nécessaire pour que la couche électrolytique se forme. Il n'est pas étonnant que dans le curieux monde des condensateurs bi-polaires, d'une marque à l'autre et d'un pré-conditionnement à l'autre (qui peut inclure des cycles de polarisations alternées suivis d'une stabilisation thermique accélérée), certaines fines oreilles détectent des différences au niveau du résultat subjectif ! Quelle soupe !
Maintenant, ceci étant dit, tout n'est pas rose en ce qui concerne les condensateurs Polyester (PET) non polarisés tels le 10µF/63V Vishay-Roederstein dont question plus haut. Ceux-là, en fonction de la qualité de l'assemblage et en fonction des dopages du diélectrique Polyester (PET), peuvent éventuellement se comporter de façon non-linéaires autour du point zéro. D'une part, si le condensateur est mal assujetti, il a tendance à se contracter et à se gonfler au rythme des forces de Coulomb. D'autre part, certains diélectriques dopés pour atteindre plus de compacité ont tendance à introduire de l'hystérésis. La valeur instantanée du condensateur va changer légèrement, selon que la tension augmente ou retourne au point zéro.
Ce qui n'aide pas non plus, est que le fabricant décrit ce type de condensateur comme un condensateur "DC", comme si son utilisation en tant que condensateur de liaison avec une tension fluctuante tant positive que négative, ne cadre pas !
C'est là qu'on se rend compte que s'agissant des condensateurs de liaison, un circuit à alimentation asymétrique les utilise sans causer de souci, en les faisant travailler sous une tension continue d'une bonne dizaine de Volts (ou quelques dizaines de Volts s'agissant d'amplis à tubes), sur laquelle vient se superposer une petite tension audio, alternative. On retrouve un fonctionnement en classe A. Le condensateur se contente de travailler dans un seul quadrant. Même lorsque le condensateur arrête les fréquences très basses, et voit à ses bornes une tension alternative se développer, cette tension ne dépasse pas 1 ou 2 Volts, une quantité négligeable devant la tension de polarisation continue qui peut valoir une bonne dizaine de Volts. Dans un bon circuit audio, il ne peut jamais y avoir de "retournement" au niveau des condensateurs. C'est bien évidemment le cas des amplis à lampe dont les polarisations peuvent atteindre plusieurs dizaine de Volts. Viennent ensuite les amplificateurs transistorisés à alimentation asymétrique qui assument pleinement leurs condensateurs de liaison, assurant quoi qu'il arrive, une tension importante aux bornes de leurs condensateurs, sans jamais approcher la valeur zéro. Viennent ensuite les amplificateurs transistorisés à alimentation asymétrique conçus par des coquins qui les entrelardent de quelques condensateurs (électrolytiques ou non) dont les tensions peuvent s'inverser au gré du signal audio. Les pires amplis, ce sont les amplificateurs à alimentation symétriques, qui néanmoins conservent des condensateurs de liaison (électrolytiques ou non).
Si l'on tient à éradiquer tous les défauts d'un ampli à alimentations symétriques, il faut jouer le jeu à fond, et cela entraîne un coût :
- C701 : supprimer le condensateur de liaison en entrée (la solution la plus commune est une entrée JFET, ou éventuellement une paire NPN/PNP acrobatiquement appairée en courant de base)
- C705 : supprimer le condensateur de limitation de gain pour le DC (soit on accepte le risque de dérive du au fait que l'ampli produit du gain pour le DC, soit on opte pour un DC Servo actif audiophile - à se demander si cela peut exister puisqu'on y trouvera un condensateur soumis à "retournement")
- L703 : ne pas faire appel à un relais de protection HP (les meilleurs amplis à alimentation asymétrique n'en n'ont jamais eu)
- au niveau du circuit imprimé, opérer une séparation explicite entre masse "signal" et masse "poubelle"
- au niveau du schéma, proscrire les découplages d'alim à tout berzingue, qui ont le vilain défaut de contribuer au rôle "poubelle" de la masse
Le plus Marantz est qu'une solution intelligente bon marché existe depuis des lustres, récemment reprise par NXP-Philips dans ses circuits intégrés pour amplis dans le domaine de l'automobile.
Il s'agit d'amplis contraints de fonctionner à-partir d'une tension d'alimentation asymétrique (nominale de 14,4 Volts), montés en pont. Un tel circuit est le très répandu TDA8566.
On combine ainsi tous les avantages : suppression du condensateur en série avec le haut-parleur, et existence d'une tension de polarisation conséquente (environ 6 Volts) sur les condensateurs de liaison en entrée.
Les entrées audio du TDA8566 sont des entrées différentielles vraies, insensibles à toute pollution basse fréquence sur la masse. Alimentation par bloc d'alim de PC portable, 17 Volts et 60 Watts. La qualité audiophile se trouve parfois, là où on ne l'attend pas. On peut voir le TDA8566 comme la meilleure alliance entre la philosophie audiophile vintage, et les possibilités des circuits intégrés modernes, de puissance audio.
http://be.mouser.com/ProductDetail/NXP- ... w176Xdwfom
Dépêchez vous de l'essayer, il va commencer à être difficile à trouver.
Prenez en quelques-uns en réserve car un jour ou l'autre, vous commettrez une bourde fatale en les raccordant, oubliant qu'il s'agit d'amplis en pont.
Notamment lorsque vous essaierez de bricoler un branchement pour casque.
Voilà, entre autres, pourquoi l'ampli à alimentation asymétrique, montage en pont, ne s'est pas imposé en HiFi.
