
Sur la face avant, quatre interrupteurs à bascule sélectionnent les entrées, choisissent entre la source et la bande, allument l'alimentation et inversent la phase absolue. Deux LED bleues indiquent quand l'unité est alimentée et verrouillée sur une source. Notez que l'interrupteur d'alimentation du panneau avant éteint la partie numérique et le voyant d'alimentation, mais laisse les étages audio alimentés en permanence.
Deux LED bleues… voici qui inspire confiance.


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Trois entrées numériques sont incluses en standard : AES/EBU, coaxiale sur prise RCA et connexions numériques BNC. Une boucle de bande numérique (sur prises RCA) permet de connecter un enregistreur numérique au Gen V. La sortie analogique se fait via une paire de connecteurs XLR (symétriques) ou des prises RCA (asymétriques).
En 1995, le Gen.V était disponible en asymétrique pour 3795 $ ou symétrique pour 5595 $.
Ici, c’est la version asymétrique qui est testée.
L'unité est divisée en trois sections distinctes, chacune blindée l'une de l'autre : l'alimentation est logée dans un sous-châssis sous la section numérique et l'étage de sortie analogique, et le compartiment numérique occupe environ les deux tiers de la zone supérieure. Ces sous-châssis agissent comme des cages de Faraday pour isoler chaque sous-système du rayonnement électromagnétique des autres.
Alimentation :
L'alimentation comporte quatre transformateurs de puissance distincts alimentant 13 régulateurs. Huit des rails d'alimentation sont régulés dans l'alimentation, puis re-régulés sur la carte analogique à côté des circuits qu'ils alimentent. Tous les régulateurs du Gen.V sont des circuits intégrés LM317T et LM337T; Les condensateurs de filtrage sont des Nichicon Muse.. La carte numérique comporte un récepteur d'entrée, le bien connu à l’époque Crystal CS8412. La boucle à verrouillage de phase (PLL) de l'étage d'entrée est alimentée par un étage de régulation d'alimentation dédié.
Mais le cœur de ce DAC est le filtre numérique personnalisé. Trois processeurs de signal numérique Motorola DSP56001, fournissant une puissance de calcul totale de 129 MIPS (Million d'instructions par seconde), effectuent le filtrage numérique à suréchantillonnage octuple, et une paire de puces EPROM le code logiciel qui contient les instructions de filtrage.
La carte numérique à gauche a deux matrices de portes MC74HC - l'une pour contrôler la logique de sélection d'entrée, l'autre pour convertir le flux de données série entrant en forme parallèle pour l'entrée dans les puces DSP.
La carte analogique à droite est un sacré boulot ! Tout d’abord, le célèbre PCM63 de chez Burr Brown, en version K qui est la version la mieux triée.
La sortie de ce convertisseur se fait en courant -et non pas en marchant- (huhu-huhu quel joyeux drille, et j’en ai d’autres) 2 m A pour 670 R.
Il existe plusieurs solution pour convertir le courant en tension. :
La première est une simple résistance, suivie par un filtre RLC pour les résidus d’échantillonnage.
La deuxième les aop, avec filtre actif incorporé.
La troisième, des composants actifs, tels que les tubes, nuvistors, ou les totors jfet et bipolaires.
Theta a choisi la dernière solution, 100% bipolaire, avec un circuit à liaison directe, symétrique donc dont vous avez le schéma dans le 1er lien.
L’entrée de ce circuit se fait à très basse impédance, son gain est furieux (68dB) et un Dc servo est placé en sortie (fonctionnement sous 1Hz) au cas ou une composante continue aurait la mauvaise idée de s’installer.
Les composants passifs sont de très bonne qualité. Résistances Vishay 1%, condensateurs tantales (goutte) de découplage, ci à trous métallisés…
L’écoute :
En 1er lieu, il convient de ne pas trop tomber sur le potar de volume. Theta annonce 2,5Veff, mais c’est plus de 3,5Veff, soit 10Vcc qui est la tension de sortie de l‘engin… mesurée par mes soins avec un disque test Rohde & Schwarz à 1Khz.
Une fois cette précaution prise, la 1ere chose qui choque ou plutôt impressionne est la qualité du registre grave et extrême grave. Il est en granit injecté de béton armé. C’est tendu comme un string, ça descend vraiment très bas, avec une super dynamique. La grosse caisse d’une batterie de rock vous prend au sternum, on ressent parfaitement le marteau qui vient frapper la peau, c’est vraiment impressionnant. Avec un grave aussi articulé, le bas-médium est complètement dégraissé. Une Martin D-28 sonne comme dans la réalité, avec toute la résonance de la caisse, on sentirait presque le bois !
Le médium et le haut du spectre sont très détaillés, précis... mais parfois trop incisifs, surtout après plusieurs heures d’écoute, du moins sur des compressions. Ce qui est somme toute logique avec un étage de sortie de ce type. Je m’explique :
A l’époque, la marque Theta était souvent représentée et écoutée dans les salons sur de l’Audio Research, branché sur des grands panneaux type Magnepan ou autre Apogee. Ces panneaux sont très doux dans l’aigu, et ont une courbe amplitude / fréquence plutôt descendante… mais attention avec des compressions haut de gamme...
Il convient d’ajouter que l’image stéréo est excellente, imperturbable, ceci étant certainement dû aux nombreuses alimentations et à leur stabilité.
Ce DAC avoue après quelques heures d’écoute son parti-pris. Pas de faux romantisme, c’est fouillé, détaillé, précis, extrêmement dynamique, et contrairement à des Robert ls3/5a, ça réveillera votre chat à l’heure du thé, vous pouvez lui faire confiance. Le grave pneumatique, rond comme un melon, avec la zone 70-100Hz mise en avant en trompe-oreilles n’est pas son truc, un peu comme vous passez d’une Linn sans dec sondek LP12 (je vous avais dit que j’en avais d’autres) à une vraie platine, c’est-à-dire lourde.
Donc du très haut de gamme, à n’en pas douter. J’ai pu lire sur la toile que certains le considéraient comme un des meilleurs DAC, même encore à l’heure actuelle (Threshold lovers) ce qui conforte ma position, puisqu’ils écoutent sur des Apogee.
https://www.threshold-lovers.com/2015/0 ... ration-va/
P.S. Ce DAC n’est pas le mien, c’est celui de Petitloup54, alias Fred Littlewolf qui a eu la gentillesse de me le prêter (en panne, certes). Mais le voilou réparé, (j'ai eu beaucoup de chance, j'apprends l'électronique) ce qui m’a permis de l’écouter sur deux petits systèmes à haut rendement, et à me donner quelques nouvelles idées…

Bref, ce DAC repartira de la saucisse vers les quiches (et j’en ai encore d’autres). Mais j'espère encore un peu l'écouter, et peut-être l'améliorer. Qui sait, sur un malentendu...